Grafton. Ghost Town. Utah.

Après avoir passé la matinée au coeur de Zion National Park (on vous en reparlera bientôt…), on a décidé de “prendre notre après-midi”. Le voyage touchait à sa fin, on sortait d’une randonnée un peu crevante, on avait envie de se poser un peu. Voyez par là, ne pas entamer une autre randonnée, ne pas faire beaucoup de route, et prendre le temps de boire des bières.
En regardant un peu les alentours de Zion sur Google Maps, on repère une Ghost Town pas très loin de l’hôtel à environ 20 minutes de voiture. On prend nos appareils photos, et on file avec un peu d’impatience voir ça.
Manue & Seb nous parlaient beaucoup des Ghost Town qu’ils avaient croisé sur les routes pendant leur long road-trip américain et leurs nombreux voyages, et, jusque là, nous, on n’en avait pas encore vu.

Les Ghost Town sont vraiment nombreuses aux Etats Unis, et il y a même des cartes spécialisées qui les regroupent toutes.
En arrivant sur place, on découvre un vieux cimetière complètement désert, dans un décor sur-réaliste. On se croirait plongés dans un vieux film un peu flippant. Les montagnes de Zion au loin, la poussière qui vole sur l’horizon qui décline peu à peu, et nous quatre. Une pancarte posée là on ne sait pas trop comment, nous raconte l’histoire du lieu, et des morts, enterrés à quelques mètres de nous.

C’est l’histoire d’un village décimé par des inondations, la maladie, et des combats avec les indiens. La ville fut habitée pour la première fois en 1859 par des colons, dans un projet de culture du coton… et puis, trois ans plus tard, la crue de la rivière Virgin efface la ville de la carte. Le village est alors reconstruit un peu plus haut, loin de la rivière.
Un an après la reconstruction, 28 familles d’agriculteurs s’installent sur place, construisent les canaux d’irrigation, et des vergers voient le jour… Mais une guerre se déclenche en 1866, de nouvelles inondations arrivent, et la majorité des habitants sont découragés. L’année 1866 fut une année noire. Sur les pierres tombales du cimetière, on peut voir que la plupart sont décédés cette année là. On en apprend un peu plus avec la plaque d’infos…
14 décès en 1866 : 6 décèdent de la diphtérie, 2 adolescentes d’un accident de balançoire (!!), 3 hommes de la même famille sont tués par des indiens, et 2 ont succombé à la scarlatine.

Un peu plus loin sur la route, quelques maisons sont encore debout. Deux habitations, et l’église/école sont là, au milieu d’un terrain vague… et sur l’arbre, une étrange balançoire bouge toute seule….

Plus tard, en 1933, tous les bâtiments sont achetés par les services du Parc National de Zion.

En 1945, le dernier habitant quitte les lieux…

 ♡ Merci infiniment à Voyageurs du Monde, qui nous a organisé ce road trip magique ♡